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La fabuleuse Machine d'Anticythère

Une mystérieuse machine est découverte en 1900 par des pêcheurs scaphandriers, près de l'île d'Anticythère, dans l'épave d'une galère romaine datée de 87 AEC.
Il s'agit du premier calculateur analogique permettant de calculer des positions astronomiques. 

Le soin et l'adresse avec lesquels cette machine fut réalisée, la maîtrise de calculs mathématiques extrêmement complexes, ainsi que les connaissances nécessaires en mécanique et en astronomie font indiscutablement des grecs antiques les pères de nos technologies modernes. 

En 1902 l'archéologue Valerios Stais s'aperçoit qu'un agglomérat rapporté du site contient un mécanisme oxydé, en trois morceaux importants et 82 fragments plus petits.

Dès 1905, le philologue allemand Albert Rehm comprend qu'il s'agit d'un calculateur astronomique.
Ce mécanisme de bronze comprend des dizaines de roues dentées, solidaires et disposées sur plusieurs plans. On y trouve également des engrenages différentiels d'un niveau de perfectionnement incroyable: les leviers centraux étaient actionnés à la façon de la transmission d'une boite de vitesse d'automobile moderne, on croyait ne les avoir inventé qu’au 20e siècle!

La machine contient même une technologie inconnue de la mécanique horlogère contemporaine: certains engrenages sont épicycloïdaux, avec un centre de rotation mobile, et non fixe. 
Ainsi, quand les engrenages tournent, la distance entre leurs centres s’allonge ou raccourcit, obligeant les dents à mettre plus ou moins de temps à venir chercher les autres dents, ce qui ralentit ou accélère le système pour tenir compte des variations de vitesse de la trajectoire de certains astres sur leurs orbites! 
Même si les astronomes de l'époque ignoraient que ces variations de vitesse étaient dues à leurs trajectoires elliptiques, les concepteurs du mécanisme avaient réussi à traduire en rouages non linéaires des équations différentielles d'une singulière complexité. Une ingénierie épicycloïde d'une incroyable modernité.
La machine fait des corrections de 1 jour tous les 76 ans, soit 0,12 seconde par jour. C’est beaucoup plus précis qu’une montre mécanique moderne.

Même chose pour les mouvements rétrogrades apparents des astres, dus à l’héliocentrisme alors inconnu, mais pris en compte avec une grande précision en postulant que les astres décrivaient de petits cercles tout en orbitant. 
C'est la théorie des épicycles, appliquée par la machine, elle permet de faire des prévisions exactes et fidèles aux mesures des vitesses apparentes des astres.

L'application de la théorie des épicycles implique que la rotondité de la Terre, démontrée depuis Ératosthène, était alors couramment admise.
À 4:32​ dans la vidéo on peut également voir la Lune sphérique tournant sur elle-même pour indiquer ses phases.

En outre, la miniaturisation extrême de l'appareil, ainsi que la maîtrise inouïe de la restitution claire et précise d'une multitudes de paramètres astronomiques, indiquent qu'il est l'aboutissement d'une longue évolution faite de perfectionnements successifs, des séries de ce genre de machines ont donc certainement été fabriquées sur une longue période.

La meilleure preuve en est que même si des horloges mécaniques, extrêmement simples, ont existé dès le 13e siècle, personne n'a pu égaler cette maîtrise technologique ni concevoir un mécanisme aussi avancé et délivrant autant de données si précises, avant les Européens au 17e siècle. 
Donner l'heure est une chose, calculer de multiples données astronomiques en est une autre. 

Au 19e siècle, il a suffi d'ajouter un container de vapeur sous pression et une transmission à des machines, même bien plus simples, pour démarrer l'ère industrielle. Il s'en est fallu de peu pour que cela arrive il y a 2.000 ans...

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